mercredi 23 avril 2014

Les élèves venant d'autres horizons ont du mal à s'accrocher...

J'ai souvent remarqué que les élèves venant d'autres horizons avaient du mal à s'accrocher chez moi. Plus ils ont de l'expérience, plus vite ils sont découragés... Voici, l'un des messages (extrait) que j'ai reçu d'un élève motivé et sérieux il y a 2 ans.

"J'ai commencé la pratique du Tai chi il y a maintenant presque 10 ans. Ne sachant pas exactement ce que c'était, je me suis beaucoup documenté et me suis rendu compte que ce que j'étudiais n'était qu'une partie du Tai chi si j'ose dire. J'ai mis beaucoup de coeur dans mon étude et dans mes entrainements. Mais j'avais très peur de passer à côté du Tai chi sans me rendre compte.
Il y avait une différence entre ce que mes professeurs m'enseignaient et ce que je lisais dans divers ouvrages de spécialistes. Je n'en veux pas à mes enseignants qui ne transmettaient que ce qu'ils avaient pu "capter" de leurs propres études ou je n'étais pas capable de percevoir ce qu'ils me disaient.
Je suis venu chez vous et j'ai pu constater ce qu'était "la voie". Maintenant je peux témoigner qu'il existe un Tai chi "creux" et un  Tai chi "plein". Malheureusement, le temps et l'énergie me manquent pour étancher la soif de connaissance qui me faisait avancer autrefois. Vous proposez un enseignement tellement riche et profond que je suis persuadé d'avoir trouvé la source que j'ai cherché tant de temps. Ma vision du Tai chi est peut-être troublée, les sentiments que je porte à cette discipline sont peut-être disproportionnés... Quoi qu'il en soit, je ne me sens pas capable de poursuivre cette étude, je suis frustré de ne pas pouvoir y mettre autant de temps qu'autrefois, je me dis que cette discipline n'est finalement plus pour moi aujourd'hui et qu'il est temps que je passe à autre chose..."

Ceci n'est qu'un exemple comme un autre. Il m'est très frustrant que les gens motivés et investis peuvent vite sombrer dans la désespérance de peur de devoir tout recommencer (pour une fois qu'ils ont trouvé ce qu'ils avaient chercher...).

Ce qui suit est un extrait de réponse que j'ai envoyé à ladite personne. Si vous aussi vous êtes découragé, je vous invite à le lire.
 
"Le désir est un pouvoir ou faculté qui cherche à s'exprimer. Vous ne pouvez désirer ce qui n'est pas en vous potentiellement. Vous ne pouvez pas vous sentir "passionné" dans ce qui ne s'harmonise pas avec vos forces intérieures. Votre passion et votre expérience avec d'autres enseignants ont provoqué une expansion en vous. C'est la raison pour laquelle vous avez atterri chez moi. Et si vous ne vous concentrez pas dans ce sens, si vous ne vous fixez pas sur l'amélioration possible, vous vous opposerez à votre propre expansion.

Le sentiment de lutte que vous décrivez découle de la comparaison continuelle entre d'où vous venez, là où vous vous trouvez maintenant et le but que vous voulez atteindre.  Les anciens schémas sont difficiles à briser et qu'il vous arrive souvent à vous retomber dedans, car cela, de peur de discréditer des années d'investissement.
Vous décrivez une condition non voulue, puis vous passez à une justification de la situation, ensuite, vous évoquez le passé..., ce qui grossit le problème présent et amplifie le ressentiment. Et finalement, vous en arrivez à une perception plus large de la pénurie...

Peu importe à quel point vos émotions négatives sont justifiées, le fait de vous soustraire à la situation actuelle (donc quitter l'entraînement) — même si vous éprouverez un soulagement temporaire — ne mettra jamais un terme à vos sentiments négatifs. Car vous ne pouvez pas aller où vous voulez en pointant en direction des preuves de ce que vous ne voulez pas. Votre frustration est une résistance, qui est une dissonance avec "Vous". Je vous vois en train de pagayer à fond à contre-courant.

Et si vous abandonniez vos pagaies et  vous laissiez couler au fil du courant ? Toute action inspirée par une pensée alignée sur qui vous êtes vraiment se révèlera toujours agréable.

La manière la plus rapide d'aboutir à une situation à la fois nouvelle et meilleure est de faire la paix avec celle dans laquelle vous vous trouvez actuellement. En dressant la liste des aspects les plus positifs de votre situation actuelle, vous vous libérez de vos résistances aux améliorations qui vous attendent déjà. Mais si vous pestez contre les "injustices et frustrations" que vous décelez dans vos parcours, vous vous maintenez en alignement vibratoire avec ce que vous ne voulez pas et il devient dès lors impossible de progresser vers une amélioration.

Si vous parveniez à considérer que cet instant-ci est le début de votre "vie", votre passion, et si vous faisiez de votre mieux pour éviter les sentiments désagréables de résistance, d'indignité ou de ressentiment, le paysage autour de vous commencerait à changer IMMÉDIATEMENT. Croyez-moi."

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