Il est des prémisses situées au plus profond de notre esprit
qui influencent la façon dont nous percevons notre réalité, et le plus
exactement la façon dont nous avons l'intention de l'observer.
Selon cette intention, nous sommes enclins à réagir de
manière mécanique, véhiculer les mêmes idées, répéter les mêmes gestes..., ce
qui produit inexorablement le même effet.
Pour avoir un résultat différent, il faut être différent.
Comme on dit, "Think different !"
Des écoles d'arts martiaux traditionnels existent pour ça !
Sans être dans l’apprentissage continu des enseignements
authentiques et traditionnels, vous allongerez simplement le nombre d’années
nécessaire avant de percer (ou d'abandonner).
Tant que vous faites ce qui est juste pour la majorité qui
n'a pas accès aux arcanes de l'art, vous ne sortirez jamais de la mêlée.
Pour penser différemment, j'ai choisi un sujet difficile
pour tout le monde.
Comment transcender la dualité et la logique du rapport de
force ?
En apparente contradiction avec les notions de combat, les
arts martiaux internes ne se sont axés que sur ce sujet, objet d'une vie
entière d'étude.
Pour commencer, il faudrait redéfinir ce que l'on entend par
"arts martiaux".
Qu'est-ce qu'un art martial ?
Un art de la guerre ?
L'art martial doit rechercher l'efficacité au combat. Le
combat est un affrontement entre deux (groupe d') individus adverses. L'un
existe fondamentalement séparé de l'autre, et c’est de cette position séparée
qu’ils entrent en relation en cherchant à satisfaire leurs propres buts
(attaquer, se défendre, fuir, poursuivre, etc.). On est dans la dualité.
Un art de vivre ?
Il s'agit d'un travail sur soi. Une force physique et
mentale hors du commun permettra au pratiquant de rester concentré sur ce qu'il
fait, en augmentant les chances d'atteindre ses objectifs : se défendre le cas
échéant, se dépasser, surmonter ses peurs, contrôler son agressivité, ne pas se
laisser submerger par le débordement de ses émotions...
Mais on a beau incarner l'esprit ZEN, en torse nu ou en
tenue de soie, la queue de cheval ou la boule à zéro, Tao Te King ou Burger
King..., ses problèmes ne se résolvent, ni se dissolvent
"Comme on voit l’eau trouble,
quand on la laisse se reposer peu à peu devenir
limpide." (Laozi)
Ce sera plutôt,
"On a beau laisser reposer l'eau trouble pour qu'elle
devienne peu à peu limpide,
il suffit juste de l'agiter un peu pour qu'elle redevienne
trouble en moins d'une seconde."
La vie n'est pas que du bonheur, et ce, à cause des AUTRES.
Tant qu'on est dans le rapport de force avec les autres, le travail sur soi ne
donnera pas satisfaction.
Je pense qu'un art martial est fondamentalement un art de la
communication.
"Je vais te tuer !"
— "Hop hop ! Du calme ! On peut discuter ! "
Non. Ce n'est pas ce que j’entends par « communication ».
Quand je pense à la corrélation entre les formes, exercices
annexes, combats arrangés, poussées des mains, ainsi que toutes les techniques
et stratégies de Xingyi Quan et de Taiji Quan, je ne peux dire autrement :
c'est un art de la communication ou un art du négoce
équitable.
En arts martiaux internes, nous ne nous définissons que
par notre relation à l'autre. Nous considérons que c’est par cette relation que
notre identité est constituée, par conséquent, que nous ne pouvons pas exister
à l'état isolé. Cela impose une capacité d'interagir d'égal à égal avec
l'autre, une capacité de communiquer avec assertivité.
D'où vient l'importance de développer la force d'écoute (Tin
Jing). On y entend non seulement deviner l'intention de l'adversaire, mais lui
faire miroiter ce qu'il pourrait obtenir, et plus encore, lui faire croire que
cela lui est possible.
L'Homme est amené à poursuivre ce qu'il croit avoir
entrepris de lui-même et ne peut s'opposer à ce qu'il veut.
Si vous réussissez à entretenir un échange équitable avec
votre adversaire, ce dernier n'éprouvera pas le besoin de vous résister.
Devant une invitation/proposition lancée en bonne et due
forme, en échange de monnaie sonnante et trébuchante, votre adversaire n'y voit
aucun inconvénient et acceptera de son plein gré ce que vous avez décidé qu'il
fasse.
Ainsi, vous allez aider votre adversaire à courir à sa perte
et à s’effondrer sous votre coup de grâce.
Par ailleurs, la communication se fait en général par le
regard, la parole, le geste..., mais aussi par des moyens plus discrets, mais
très influents, comme la respiration.
Si la respiration est un des fondements de la pratique des
arts martiaux internes au même titre que du Qi Gong, ses bienfaits ne se
limitent pas à la performance physique et la maîtrise mentale.
Car la respiration n'est pas simplement un travail sur soi.
Lorsqu'on adapte sa respiration à la gestion de son espace relationnel, il se
passe multiplicités de choses dont vous n'auriez même pas soupçonné
l'existence. J'en parlerais à une autre occasion...
Cet article me parle et dévoile le vaste travail à entreprendre , sur soi même et avec l'autre ; "Sortir de la mélée " et tenter le drop ! Merci
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