vendredi 31 août 2018

Fa Jin s’apparente au cycle de combustion d'un moteur.

Entre gestuelle mollasse inconsciente et gesticulation chaotique furieuse, la ficelle de martialité est quasiment invisible pour les non-initiés.

« Le Taichi Chuan est à la base un art martial » — Je vois beaucoup de gens massacrer cet art sous ce concept en l’assimilant à un kick-boxing exotique.

En même temps, ce même concept en a sauvé beaucoup. En cas de problème, sans quitter totalement le monde martial, on peut retourner sa veste à tout moment pour le développement personnel, thérapeutique ou spirituel.

Cela a créé parallèlement, une espèce de parachute doré permettant aux pratiquants d’autres disciplines déchus et fatigués de se convertir en interne afin de s ‘y recycler.

Alors que, si on leur avait conseillé, s’ils avaient compris suffisamment tôt l’essence même de leur travail, ils n’en seraient peut-être pas arrivés là… Et c’est probablement trop tard pour faire du Taichi Chuan.

Qui dit Taichi martial dit Fa jin (发劲), qui se traduit littéralement par « émission de la force » et interprété comme « explosion ou projection de la force ».

La définition du fa jin dans le milieu fermé en est toute autre et relève d’un secret professionnel que je ne partage qu’avec mes élèves qualifiés.

Pour vous donner une idée, sans entrer dans les détails, le fonctionnement du fajin des arts internes s’apparente au cycle de combustion d'un moteur.

De l’air (souffle) et du carburant (Qi) y sont mélangés et comprimés par un piston (mécanisme du jin, force interne), après quoi l’explosion du mélange est déclenchée au moyen d’une étincelle (Yi, intention) sous l’effet de la haute pression en libérant de l’énergie.

Dans la forme, cette libération explosive de l’énergie est exprimée de manière différente selon les styles : le Taichi Chen met en exergue la force visible apparente (Min jin, 明劲, la frappe à distance moyenne), quant au style Yang, la force invisible (An jin, 暗劲, la frappe à distance très réduite). Quelqu’en soit le style, la finalité est de cultiver la force de transformation (Hua jin, 化劲, la frappe à distance quasiment zéro, ou complètement zéro « 冷劲 »). (一是明劲,二是暗劲,三是化劲).

Le Taichi Chuan qui s’exécute avec une extrême douceur exprime le côté « An jin » ou « Hua jin ». Il s’agit de la forme la plus aboutie qui soit. Plus elle est douce, plus elle est inaccessible en son essence aux non-initiés (pas étonnant qu’ils massacrent tout).

Il faut donc apprendre à la décortiquer au lieu de la matraquer.

Si vous souhaitez approfondir le sujet, je vous conseille de lire un article que je viens de publier sur la posturologie martiale, le socle fondamental des arts martiaux internes. pour en savoir plus, cliquez ICI.

Pour tout savoir sur le jin : chansijin & chousijin, cliquez ICI.

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