L'échec est une victoire mystérieuse

Comme le dit un vieil adage japonais: "Il pourrait y avoir des victoires mystérieuses, mais la défaite mystérieuse n'existe pas."

On arrive parfois à avoir l'impression d'exécuter des techniques correctement, de façon totalement fortuite. La magie a certainement opéré à ce moment-là, mais ce n'est en aucun cas synonyme de progrès. Car on a réussi sans raison apparente et il n'y a aucune certitude que cela pourrait se reproduire. L'échec, quant à lui est une bonne source d'enseignement. On ne peut jamais échouer sans raison. Derrière un échec se cache toujours une conséquence inéluctable engendrée par le non-respect des lois universelles.

Or, l'échec est un passage important pour qu'un ignorant inconscient devienne ignorant conscient de son ignorance. Il se remettra constamment en question afin de devenir connaissant conscient.

Un bon maître se doit d'être déjà obligatoirement connaissant conscient et capable, d'une part, de proposer délibérément à ses disciples "matière à réflexion", donc "matière à échouer" et, d'autre part, de mettre en relief les aspects manquants qui auraient dû être pris en considération par les disciples. Ces derniers se doivent de relever le défi de découvrir les messages qui se cachent sous le silence.

Hélas aujourd'hui, beaucoup ont tendance à s'arrêter à l'illusion d'un échec qu'a fatalement subi son égo et le défi se transforme en dépit ou en critique de tout genre. Je ne fais pas de location de béquilles. Je suis là pour les aider à s'en débarrasser.  Seulement à celui qui accepte le défi, je transmettrai ce que j'ai reçu de mon maître. Je reconnaîtrai la lueur dans leurs yeux comme un signe de défi relevé.

En règle générale, le risque de rencontrer un échec est logiquement plus élevé que la chance de rencontrer le succès. Je préférerais qu'il en soit ainsi au sein du dojo, mais non, une fois que l'on est "sorti" de l'école...